La Loge Equerre a compté dans ses rangs quelques Frères auxquels elle souhaite rendre hommage

La Loge Equerre, loge moulinoise du Grand Orient de France, a commémoré ses 120 ans, le 11 février 2007. Elle fut en effet officiellement installée le 11 février 1887, par le Frère Louis Amiable, Dignitaire du Grand Orient de France, Conseiller de Cour d'Appel et maire du Vème arrondissement de Paris.

Cette Loge travaille depuis cette date sans discontinuer, à l'exception d'une parenthèse "obligée" entre le 11 mai 1940 et la libération de Moulins, période au cours de laquelle les Francs-Maçons Moulinois ont été contraints de se "mettre en sommeil", après l'occupation de leurs locaux par les Allemands quelques semaines avant la publication des lois antimaçonniques.

 

Trois membres de la Loge Equerre moururent en déportation,
ne les oublions pas !

 

VictorBOUCHONVictor Marie BOUCHON : né le 27 novembre 1901 à La Machine (Nièvre). Marié, deux enfants. Libraire à St Pourçain sur Sioule. Militant SFIO il appartient à la mouvance « Libération » puis « Combat » de la Résistance.

Arrêté sur dénonciation le 21 mars 1944 par la Gestapo. Il est incarcéré à la Mal Coiffée, la prison de Moulins (Allier) où il est détenu jusqu’au 16 avril 1944, date de son transfert à Compiègne d’où il partira pour Buchenwald. (Matricule 52138).

C’est lors d’une « marche de la mort » qu’il décèdera en route le 11 avril 1945 à Mustre (Allemagne).

Victor Bouchon était membre de la Loge Equerre où il fut initié le 9 janvier 1937

 

 

 

AbelBARBARATAbel Gilbert BARBARA : est né le 9 avril 1885 , à Bézenet (Allier). Marié. Affilié à la Loge Equerre le 7 juillet 1922 (initié dans une loge du Grand Orient le 15 décembre 1912).

Après un engagement de quatre ans dans un régiment de Tirailleurs Algériens il devient gendarme à cheval à Blida (Algérie). A la retraite il se retire à Yzeure. Il occupe alors un poste de magasinier

Arrêté sur dénonciation le 25 janvier 1944 par la Gestapo et interné à la Mal Coiffée. Il est acheminé à Compiègne le 23 mars 1944. Le 6 avril 1944 il est déporté à Mauthausen (Autriche). Il y reçoit le matricule 61902. Il meurt gazé le 16 août 1944.

Une rue porte son nom à Yzeure (Allier)

 

 

 

CharlesRISPALCharles RISPAL : est né le 20 avril 1893 à Monselie (Cantal) dans une famille d’agriculteurs. Il est enseignant à l’école pratique annexée au lycée Banville de Moulins et adhère à l’union locale CGT.

Il est initié à la loge « La Cosmopolite » de Vichy le 17 juillet 1920 et sera affilié à la loge « Equerre » le 1er janvier 1929.

Le Journal Officiel du 26 septembre 1941 le cite comme étant un haut gradé de l’obédience (30°) Pour cette raison ill est mis à la retraite d’office et devient représentant ce qui facilite ses déplacements et l’aide dans son engagement de résistant. Il appartient au réseau « Patriam Recuperare » puis au groupe sud-est de la « Résistance Fer » et au réseau « Alliance ».

Il est arrêté par les Allemands entre le 28 février et le 2 mars 1943 non pas pour faits de résistance mais pour son appartenance à la franc Maçonnerie et pour propos imprudents. Il suit le parcours habituel : prison allemande de la Mal-Coiffée et acheminement vers Compiègne le 8 mars 1943. Il est déporté à Mauthausen le 16 avril 1943. Il reçoit le matricule n° 26196. Il est gazé au château d’Harteim en Autriche le 31 juillet 1944.

La rue Gaston à Moulins devient rue Charles Rispal après la guerre.

 

D’autres membres de la Loge « Equerre » furent engagés dans la Résistance comme :

 

Portrait_André_Lucien_MiscotAndré Lucien MISCOT

Notre Frère André Lucien MISCOT, (appelé affectueusement et respectueusement "Pépé" par les frères de la Loge). Il est né à Paris le 28 septembre 1902. Confié à l'assistance publique de la Seine fin octobre 1902 et décédé le 17 juillet 1995, membre actif de la Loge Equerre de 1929 à 1995. Il était instituteur, directeur d’école. Il avait atteint le plus haut degré initiatique du Grand Orient de France, 33ème degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Ses faits de résistance sont trop nombreux pour être cités dans le détail : Missions de renseignements, de combats, de sabotage. Mise en place de structures résistantes. Organisation de filières d’aides aux clandestins civiles ou militaires, etc …

- Médaille de la Résistance (10-01-1947)

- Croix du combattant volontaire 1939-1945 (4-10-1960)

- Légion d'Honneur (13-04-1986)

- Commandeur dans l'ordre des Palmes Académiques.

AttestationVengeanceALMiscot

Attestation d’appartenance au réseau « Vengeance »

André Lucien MISCOT est cité dans l'ouvrage d'André Combes: "La franc-maçonnerie sous l'occupation" chapitre 13: "la Résistance Maçonnique dans le Massif Central" page 254

 

 

 

Portrait_André_Lucien_MiscotFernand TAILLON

Né le 13 juillet 1920 ; décédé le 3 juillet 2003.

Initié à la loge Equerre en 1949.

Deuxième enfant et seul garçon d’une fratrie de trois, né dans une famille modeste, il quitte l’école dès l’âge de 12 ans, le Certificat d’Etudes Primaires en poche, pour suivre un apprentissage auprès de son père, artisan maçon durant quelques années avant d’être embauché dans un magasin de confection pour hommes dénommé « Au Coin de Rue ».

A sa seizième année, il adhère au Mouvement des Jeunesses Socialistes.

Dés 1942, il se déclare réfractaire au STO et entre dans la clandestinité jusqu’à la Libération en 1944. Rentré à Moulins, il est nommé Conseiller municipal pour préparer les futures élections libres. Membre de la SFIO, il assiste en tant que secrétaire parlementaire le député Gilles Gozard tout en travaillant à la Direction Départementale à la Reconstruction.

Le 1er septembre 1964, il devient Directeur de l’Office Départemental des HLM de l’Allier (organisme créé à l’initiative du Conseil Général présidé par Georges Rougeron), où il s’attache à développer le parc des logements sociaux dans tout le département, jusqu’à sa demande de mise à la retraite en 1985.

Durant toute sa vie, il met ses convictions en application dans le domaine scolaire notamment (Présidence d’un Conseil de parents d’élèves, Délégué Départemental de l’Education Nationale, Administrateur désigné au Conseil d’administration du lycée Banville pendant de nombreuses années).

Il est promu Chevalier dans l’Ordre National du Mérite en 1977.

 

 

 

Parmi ces Frères engagés dans la Résistance, certains sont encore vivants…

 

Pour plus de détails concernant ces Résistants vous pouvez consulter le site de l’association : Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation de Allier

 

Tout au long de ses nombreuses années d'existence, les membres de la Loge Equerre, composée de maçons d'origine et de catégories socio-professionnelles hétérogènes, se sont employés à défendre les valeurs de la République et à porter haut les idéaux de la Franc-maçonnerie : la Tolérance, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience.

Soucieux d'honorer la mémoire de tous ceux qui les ont précédés, les francs-maçons qui composent aujourd'hui cette Loge se sentent investis d'un devoir de mémoire à l'égard de tous leurs anciens disparus et de la responsabilité de transmettre à leur tour à ceux qui les rejoindront demain, les outils pour travailler, dégagés des dogmes et des préjugés, à la recherche de la vérité, à l'amélioration matérielle et morale et au perfectionnement intellectuel et social de l'humanité. Les ouvriers se succèdent et le chantier se poursuit….

 

En musique de fond avec cette page, vous pouvez entendre le Chant des Marais. Si vous souhaitez en savoir plus sur ce chant créé par des Déportés, suivez ce lien

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